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Vers célèbres

Par admin marciac, publié le lundi 17 mai 2010 15:44 - Mis à jour le mardi 27 septembre 2011 13:52

 

Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
     Et tant aimés ?
RUTEBEUF (1230-1280)
 
Frères humains qui après nous vivez,
N’ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
 
François VILLON (1431-après 1463), L’épitaphe de Villon
 
Hé ! Dieu, si j’eusse étudié
Au temps de ma jeunesse folle,
Et à bonnes mœurs dédié,
J’eusse maison et couche molle
 
FRANCOIS VILLON, Regrets.
 
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
 
JOACHIM DU BELLAY (1522-1560)
 
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.
 
PIERRE DE RONSARD (1524-1585), Sonnets pour Hélène, II, XLIII
 
Ciel, air et vents, plains et monts découverts,
 
Antres, près, fleurs, dites-le-lui pour moi.
 
PIERRE DE RONSARD, Amours de Cassandre, LXVI.
 
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie,
J’ai chaud extrême en endurant froidure,
La vie m’est trop molle et trop dure.
 
LOUISE LABE (1526-1565)
 
Et rose elle a vécut ce que vivent les roses,
          L’espace d’un matin.
 
FRANCOIS DE MALHERBE (1555-1628) , Consolation à M. Du Périer.
 
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés.
 
A ces mots on cria haro sur le Baudet
 
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
 
LA FONTAINE (1621-1695), Les animaux malades de la peste.
 
Je les vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps et transir et brûler ;
 
JEAN RACINE (1639-1699), Phèdre.
 
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ?
 
JEAN RACINE, Andromaque.
 
Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
 
PIERRE CORNEILLE (1606-1684)  Le Cid
 
Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port,
 
PIERRE CORNEILLE , Le Cid.
 
O Temps ! suspends ton vol ; et vous, heures propices,
             Suspendez votre cours ;
Laissez-nous savourez les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
ALPHONSE DE LAMARTINE (1790-1869), Le lac.
 
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.
ALPHONSE DE LAMARTINE , L’isolement.
 
Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, -et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
 
GERARD DE NERVAL (1808-1855), El Desdichado.
 
C’était, dans la nuit brune,
Sur un clocher jauni,
La lune,
Comme un point sur un i.
 
ALFRED DE MUSSET (1810-1857) , Ballade à la lune.
 
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai.
 
VICTOR HUGO (1802-1885)
 
Oh ! combien de marins, combien de capitaines,
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
 
VICTOR HUGO, Oceano nox.
 
Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là!
 
VICTOR HUGO, Ultima verba.
 
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
 
CHARLES BAUDELAIRE (1821-1867), L’Invitation au voyage.
 
Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils ;
 
CHARLES BAUDELAIRE, L’ennemi.
 
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !
CHARLES BAUDELAIRE, Harmonie du soir.
 
J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans.
 
CHARLES BAUDELAIRE, Spleen.
 
La musique souvent me prend comme une mer !
 
CHARLES BAUDELAIRE, La musique.
 
Ah ! fallait-il que je vous visse,
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu’ingénument je vous le dise,
Qu’avec orgueil vous vous tussiez !
 
ALPHONSE ALLAIS (1855-1905), Complainte amoureuse.
La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
 
STEPHANE MALLARME (1842-1898), Brise marine.
 
Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx
Aboli bibelot d’inanité sonore,
 
STEPHANE MALLARME,
 
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime
 
PAUL VERLAINE (1844-1896), Mon rêve familier.
 
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
     De ta jeunesse ?
 
PAUL VERLAINE, Sagesse.
 
De la musique avant toute chose
 
PAUL VERLAINE, Art poétique.
 
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches,
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
 
PAUL VERLAINE, Green.
 
Il est d’étranges soirs où les fleurs ont une âme,
Où dans l’air énervé flotte du repentir,
Où sur la vague lente et lourde d’un soupir
Le cœur le plus secret aux lèvres vient mourir.
 
ALBERT SAMAIN (1855-1900), Il est d’étranges soirs.
 
C’est un trou de verdure où chante une rivière
 
ARTHUR RIMBAUD (1854-1891), Le dormeur du val.
 
Elle est retrouvée.
Quoi ?- L’Eternité.
ARTHUR RIMBAUD, L’Eternité.
 
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées.
ARTHUR RIMBAUD, Ma Bohème.
 
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
 
GUILLAUME APOLLINAIRE (1880-1918), Le pont Mirabeau.
 
En ce temps-là j’étais dans mon adolescence
J’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance
 
BLAISE CENDRARS (1887-1961), La Prose du Transsibérien.
 
Même pour le simple envol d’un papillon,
Le ciel tout entier est nécessaire.
 
PAUL CLAUDEL ( 1868-1955)
 
J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité
 
ROBERT DESNOS (1900-1945), J’ai tant rêvé de toi.
 
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leur regards.
 
PAUL ELUARD (1895-1952)
 
Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom
 
PAUL ELUARD, Liberté.
 
Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard
 
LOUIS ARAGON (1897-1982) , Il n’y a pas d’amour heureux.
 
Le bonheur est dans le pré .Cours-y vite, cours-y vite.
Le bonheur est dans le pré .Cours-y vite. Il va filer.
 
PAUL FORT (1872-1960), Le bonheur.
 
ça a toujours kékchose d’extrême
un poème
 
RAYMOND QUENEAU (1903-1976), Bien placés…
 
Il l’emparouille et l’endosque contre terre ;
Il le rague et le roupète jusqu’à son drâle ;
Il le pratèle et le libucque et lui barufle les ouillais ;
Il le tocarde et le marmine,
Le manage rape à ri et ripe à ra.
Enfin il l’écorcobalisse.
 
HENRI MICHAUX (1899-1989) , Le grand combat.
 
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
 
JACQUES PREVERT (1900-1977)
 
Il est cent façons de mourir
Pour vivre on est beaucoup plus sage.
Il s’agit de savoir moisir
Entre l’espoir et le fromage.
 
GEORGES PERROS (1923-1978), Poèmes bleus.
 
On ne possède rien, jamais,
Qu’un peu de temps.
EUGENE GUILLEVIC (1907-1997)
 
Dans mon pays, on ne questionne pas un homme ému.
 
RENE CHAR (1907-1988) , Qu’il vive !
 
L’été et notre vie étions d’un seul tenant
 
RENE CHAR, Evadné
 
Personne à qui pouvoir dire
Que nous n’avons rien à dire
Et que le rien que nous nous disons
Continuellement
Nous nous le disons
Comme si nous ne nous disions rien
 
GHERASIM LUCA (1913-1994)
 
 
La négraille assise
Inattendument debout
Debout dans la cale
Debout dans les cabines
Debout sur le pont
Debout dans le vent
Debout sous le soleil
Debout dans le sang
  
     Debout
              Et
                Libre
 
AIME CESAIRE (1913-2008), Cahier d’un retour au pays natal.
 
 
Le jour ne revient pas, dites-vous, mais
Seulement sa blessure, le sang
Que laisse le soleil quand il s’effondre
Au loin
 
CLAUDE ESTEBAN (1935-2006)
 
Parfois             Je deviens
Ce que j’ai nommé
 
Alors
                       La VIE !
Parfois
 
ANDREE CHEDID, née en 1921, Contre-chant.
 
A force de m’écrire
Je me découvre un peu
Je recherche l’Autre
 
ANDREE CHEDID, L’Autre.
 
Toute couleur, toute vie
Naît d’où le regard s’arrête.
 
PHILIPPE JACCOTTET, né en 1925
 
Plus je vieillis et plus je croîs en ignorance,
Plus j’ai vécu, moins je possède et moins je règne.
 
PHILIPPE JACCOTTET, L’ignorant.
 
Aimer la perfection parce qu’elle est le seuil,
Mais la nier sitôt connue, l’oublier morte,
 
L’imperfection est la cime.
 
YVES BONNEFOY, né en 1923, L’imperfection est la cime.
 
Je retenais le soleil par la cheville
Quand il sortait de sa nuit :
Ce fut le plus beau moment de mon enfance.
 
ADONIS (Ali Ahmed Saïd Esber, Liban) né en 1930 , Pollens
 
 
 
 
 
 
L’Autre, altérable comme nous,
secret, habité d’entrailles et de souvenirs,
serre notre main dans sa main chaude,
et quelque chose vous unit soudain :
certitude de vivre ensemble
dans le même mince repli du temps
sur le même point de notre planète.
 
MARIE-CLAIRE BANCQUART, née en 1932, L’Autre, altérable comme nous
 
 
elle allait répétant je t’aimerai toujours
le vent chassait le sable au cœur des rues désertes
et la mer arrachait les digues de la nuit
il n’y a que les morts qu’on peut aimer toujours
 
JEAN-CLAUDE PIROTTE, né en 1939
 
Fais ta demeure
Dans la parole retenue
Sur la rive d’une phrase.
 
TAHAR BEN JELLOUN, né en 1944
 
Je me disais aussi : vivre est autre chose
que cet oubli du temps qui passe et des ravages
de l’amour, et de l’usure – ce que nous faisons
du matin à la nuit : fendre la mer,
 
GUY GOFFETTE, né en 1947, Un peu d’or dans la boue.
 
Le temps ravit les jours anciens,
Les mois les heures les années.
Ce que je suis ne sera plus.
 
PHILIPPE DELAVEAU, né en 1950.
 
Dans un poème on peut ranger
tout l’avenir
qu’on voudrait faire exister
 
SERGE PEY, né en 1950
 
Je suis cet homme inconsolé de t’avoir tant aimée
 
ERNEST PEPIN, né en 1950.
 
 
 
 
Même si vous n’êtes plus
que des mots dans mes poèmes
-des pronoms personnels
qui pour moi ont des corps
des gestes des paroles-
c’était pour toi pour vous pour nous
ces phrases où j’ai laissé
mes pas derrière mon cœur.
 
FRANCOIS DE CORNIERE, né en 1950, Mes pas derrière mon cœur.